Chapitre 6 : les macroprocessus, les textes narratifs
1. La structure des textes narratifs
1. 1 La grammaire de récit
Il s’agit d’un système de règles dont le but est de décrire les régularités trouvées dans les récits. Voici les parties d’un récit canonique : exposition, événement déclencheur, complication, résolution, fin, morale. Certaines catégories peuvent être suggérées voire absentes. Certaines histoires peuvent contenir plusieurs épisodes : Boucle d’Or (1 : Elle est perdue, 2 : elle voit de la soupe sur une table, 3 : elle voit des chaises etc.)
1. 2 Le schéma de récit
Alors que la grammaire de récit concerne la structure du texte, le schéma de récit fait référence au lecteur et à une structure cognitive générale dans l’esprit du lecteur. Le lecteur utilise ce schéma pour prédire ce qui se passera ensuite dans l’histoire, pour en déterminer les éléments importants.
2. La grammaire de récit dans l’enseignement
2. 1 Le débat autour du récit
Certains chercheurs prônent un entraînement spécifique à identifier les parties du récit, d’autres pensent que cette approche est trop directe et conseillent plutôt de poser des questions aux élèves pour les amener à cerner l’information contenue dans chaque partie.
2. 2. L’état des recherches
Les résultats d’études sur l’enseignement explicite des parties du récit ne sont pas homogènes. L’objectif de l’enseignant doit toujours être aider la compréhension, la connaissance de la structure du texte n’est pas une fin en soi. Certaines pratiques peuvent être suggérées aux enseignants car elles ont fait leurs preuves.
2. 3. Des activités pédagogiques centrées sur le schéma de récit
a) Les cadres de récit
Il s’agit de fournir aux élèves une structure leur permettant de se concentrer sur les éléments importants du récit. Il existe différents types de cadres, du plus simple (contenant les noms des catégories) au plus élaboré (texte à trou « macroclosure »). Cependant, il est difficile de faire entrer toutes les histoires dans ce type de cadre.
b) Les questions orientées vers la structure du récit
Les questions devraient récapituler la progression logique de l’histoire. Concrètement, il s’agit de commencer à poser des questions sur le lieu et le temps de l’histoire (sauf si cela n’a pas d’importance dans le récit lu), puis de poursuivre en posant des questions sur les personnages, puis sur le problème soulevé et sur sa résolution.
c) Le résumé de livre
La grammaire de récit peut simplifier l’activité complexe du résumé de texte long. (p. 107 : questions pour structurer un résumé de livre).
d) Les prédictions
Il s’agit là de demander aux élèves l’une après l’autre les catégories du récit. (p. 107 super activité sur la structure du récit)
e) Les histoires à remettre dans l’ordre
Plutôt que de proposer des extraits d’histoire choisi aléatoirement, respecter les catégories de la grammaire de récit. Cela les familiarise avec la perception des catégories de récit et donc les guide vers les éléments importants de l’histoire et en plus, il ne subsiste plus d’ambiguïté.
f) Les histoires cumulatives
Chaque élève écrit à son tour une catégorie de grammaire de récit.
g) Les graphiques
On peut également présenter la structure de texte narratif avec des graphiques. (cf. p 109)
3. Le rappel de récit
3. 1 La description et l’origine de la technique
Le rappel de récit consiste à demander à un élève de lire une histoire et de la redire dans ses propres mots. Un rappel peut être oral ou écrit. À l’origine il était un outil d’évaluation mais à présent c’est aussi un outil d’intervention en compréhension. Le fait d’avoir à redire le texte demande aux élèves de réorganiser les éléments d’information de façon personnelle. Cette stratégie est plus holistique que celle qui consiste à poser des questions : l’enfant doit rappeler l’information de façon structurée. Il renseigne sur ce que l’enfant a compris et sur ce qu’il a pensé du texte.
3. 2. Les résultats de la recherche
Les résultats obtenus en maternelle et en élémentaire montrent une amélioration de la compréhension, une amélioration de la sensibilité à la structure du récit et augmentation de la complexité du langage oral. Le rappel de texte est semble-t-il plus efficace que l’imagerie mentale ou les questions de compréhension.
3. 3. Le rappel comme stratégie d’enseignement (p. 112)
Voici une séquence pouvant être utilisée pour enseigner le rappel
Expliquer la stratégie (dire aux élèves qu’ils vont s’exercer à redire une histoire pour développer des habiletés à raconter)
Illustrer la stratégie (modélisation)
Guider les élèves (mettre les élèves en situation et les aider en leur posant des questions comme « de qui parle-t-on dans le texte ? quel était le problème du personnage principal ? etc »)
Favoriser l’utilisation de la stratégie. Cet exercice individuel demande du temps, certains proposent donc de faire travailler les élèves en binôme. Celui qui écoute a un rôle, il doit dire ensuite ce qu’il a aimé dans la manière de raconter, il peut s’aider d’une grille contenant les éléments dont il faut tenir compte dans le rappel (cette grille aidera aussi celui qui écoute à structurer son propre rappel). Au début, choisir des textes courts et bien structurés.
L’application (les élèves doivent comprendre que cette stratégie est utile pour comprendre un texte et doit être utilisée souvent)
3. 4. Le rappel comme technique d’évaluation
Il existe deux façons complémentaires d’évaluer le rappel de récit.
a) L’analyse quantitative
Il s’agit de diviser le texte lu en unités et de comparer le rappel avec ce texte initial. Ces unités peuvent être des propositions (GS/GV), des unités déterminées par des pauses ou des éléments de la structures du récit).
-La division du texte en unités déterminées par des pauses
Cette technique consiste à séparer le texte aux endroits ou la majorité des lecteurs adultes feraient une pause lors d’une lecture orale (la plupart du temps, cela correspond aux signes de ponctuation et connecteurs).
Exemple d’analyse quantitative du rappel de texte p 114)
-La division du texte à l’aide de la structure du récit (grille d’analyse p 117)
b) L’analyse qualitative
Cette analyse a pour but de tenir compte des interprétations de l’élève, de son habileté à résumer, de ses inférences correctes ou erronées.
Grille d’évaluation p 118
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